vendredi 28 décembre 2007

Les sirènes du réveillon

La première fois que j'ai vu une robe à sequins dans un magasin, ça m'a fait un choc. J'ai laissé échappé un "waouh !" d'émotion et j'ai écarquillé mes yeux façon Amélie Poulain sous cocaïne. J'étais comme une gamine de 8 ans devant un déguisement de sirène ; si j'avais eu une telle robe en CE2, je crois que j'aurais voulu sortir, manger, dormir et surtout prendre ma douche avec !

Mais je n'ai plus 8 ans. Après avoir arpenté des kilomètres de rayonnages "spécial fêtes" et étudié une cinquantaine de robes à paillettes dans leurs moindres détails, je me suis calmée. J'ai réfléchi et je me suis dit que même si c'est LA tenue tendance pour le réveillon 2007, la robe à écailles de poisson, c'était pas une super idée pour finir l'année. Je me suis trouvée plein de bonnes raisons pour ne pas succomber :


- Le prix. Parce qu'une robe de sirène, c'est pas donné ; les moins chères (celles de chez Naf Naf en particulier) perdent leur sequins. Si encore ils se détachaient complètement de la robe, incitant d'éventuels princes charmants à les ramasser... Mais non ! Les sequins se contentent de pendouiller misérablement au bout de leur fil. Pour éviter l'effet Cendrillon passé minuit, il faut plutôt viser le haut de gamme. Et choisir sa robe à sequins chez Chloé ou Céline, par exemple. L'an prochain (quand j'aurais enfin fait fortune) donc.


- La coupe : le sequin cousu manque de souplesse et se révèle long à travailler. Conséquence : ces robes sont toutes coupées de la même façon. Elles sont droites, avec ou sans manches courtes. Or la robe t-shirt, même à paillettes, c'est bien mimi mais c'est pas super sexy !


- Pour briller de tous ses feux, il faut assurer. Celles qui sont capables de jouer les stars sur la piste de danse, voire sur -ou sous- la table toute une soirée, assumeront sans doute leur panoplie bling-bling jusqu'à l'aube ; mais pour les timides dans mon genre qui ont l'impression de faire une concurrence déloyale au sapin (ou à la boule à facettes si elles finissent en club), un top à paillettes (voire sans paillettes !) semble plus approprié...


- Enfin, le problème avec la tendance, c'est l'effet tendance : arriver en robe à sequins dans une fête le 31 décembre 2007, c'est risquer de se retrouver en compagnie de dizaines d'autres sirènes toutes de sequins vêtues... et passer la soirée à se lamenter, seule sur son rocher !

dimanche 23 décembre 2007

Dernières résolutions avant Noël

Cette année, comme tous les ans, pas question d'envisager la moindre bonne résolution pour l'année à venir.

Premièrement parce que tout ce que j'aurais dû faire mais que je n'ai pas fait en 2007 (manger moins de Nutella, ne pas dire de mal de ma &#])°//# de banquière, cesser de parler à mes chaussures...), je ne vois pas pourquoi je le ferais en 2008 !


Deuxièmement parce que je trouve absurde de programmer l'apprentissage de nouvelles activités le 1er janvier : Mieux vaudrait les déplacer au 1er septembre, comme ça, on apprendrait la gym qui muscle sans effort ou la méditation en milieu hostile sans louper le premier trimestre de cours ! Z'avez déjà vu des cours qui débutent le 1er janvier, vous ?


En revanche, tous les ans à la même date, je prends quand même une série de bonnes résolutions à durée de vie extrêmement limitée. Ces intentions concernent en effet uniquement le réveillon du 24 décembre. Une soirée truffée de pièges récurrents que, cette année encore, je vais tenter d'éviter.
Il me reste donc 12h pour me persuader :

- de ne pas me jeter sur les petits-fours de l'apéritif dès mon arrivée chez mes parents. Parce que chaque année, en bonne gourdasse, je jeûne dès le matin du 24, en prévision des proportions gargantuesques qui seront servies le soir. Alors forcement, à 20 h, je me jette tel un chimpanzé affamé sur la première cacahuète venue. Résultat : en 20 mn, j'ai ingurgité 20000 calories et perdu le bénéfice d'une journée d'effort. C'est minable.


- de ne pas étrangler mes nièces qui, surexcitées à l'idée de recevoir leurs cadeaux, vont hurler et danser de joie sur les canapés. Est ce que je pousse des cris quand je sais que je vais recevoir une nouvelle paire de chaussures, moi ? Bon oui, un peu, mais j'évite quand même de refaire la choré de Kylie Minogue sur les fauteuils de ma mère !


- d'aider ma maman à s'asseoir, se lever, se rasseoir, se relever, se rasseoir à nouveau, se relever à nouveau... pour faire la navette entre la cuisine et le salon pendant que le reste de la famille picole, vautré sur sa chaise. Même si mon taux d'alcoolémie dépasse le seuil autorisé pour marcher sur mes talons sans me vautrer (un seuil hélas atteint dès le premier verre), je ferais un effort !

- enfin, j'éviterais de faire "beurk", même à voix basse dans l'oreille de mes nièces, au moment de la bûche. Même si je n'aime ni la crème au beurre (beurk), ni le glaçage à la gélatine (beurk), ni les mélanges de saveurs sucrées après des orgies de saveurs salées (beurkbeurkbeurk). Et je ne tirerais pas la tronche si, comme tous les ans, ma mère a prévu une de ces bûches haute-couture aux parfums exotiques absolument dépourvue de décorations kitsch.
Rendez-moi ma hache, mon sapin et ma biche en plastique !!!

jeudi 20 décembre 2007

La jupe taille haute : oui, mais laquelle ?


Elle est partout : dans les défilés, les magazines, les publicités, les blogs de filles... Dans les prochains mois, la jupe taille haute (que, pour des raisons inhérentes à la mauvaise volonté des satanées touches de mon satané clavier, j'appellerais JTH) est appelée à connaître un joli succès.


Et je m'en réjouis. Car si je m'apprête à abandonner mes jeans taille basse avec regret (oulala ça va faire mal, je ne me sens pas du tout prête à porter des pantalons qui montent sous la poitrine !), je suis impatiente d'adopter ces jupes qui marquent la silhouette et nous font ressembler à des filles, des vraies. Après le règne de la taille empire, cette coupe plus près du corps annonce le retour d'une touche de féminité dans nos placards. A une condition toutefois : se calmer sérieusement sur le Nutella, histoire de conserver un ventre plat (corollaire hélas indissociable de la JTH).


La JTH se décline en deux versions : courte et droite, comme sur les blogs des modeuses suédoises, ou longue et large, comme dans les dernières pub Gucci ou sur Amy Winehouse (qui ne doit pas être totalement étrangère à ce revival). Personnellement, j'ai déjà fait mon choix : je prends les deux.

Et je commence par la version large, façon années 50. C'est mon prochain achat, il ne saurait tarder (j'attends les soldes, même si je suis certaine de trouver une JTH dans les collections printemps/été et de l'acheter sans ristourne, un grand classique !) Dès que je trouve l'objet de ma convoitise, je l'accessoirise avec mon bonnet/béret, une pochette, des collants noirs et une large ceinture. Pour plus de glamour, je mettrais aussi mon regard Michèle Morgan, mon allure Lauren Bacall et ma joie de vivre Audrey Hepburn... ou celle de Kelly Osbourne (elle aussi adepte de la JTH depuis belle lurette), histoire de profiter encore un peu de mon pot de Nutella !

mercredi 19 décembre 2007

Au pied du sapin

Avec un titre pareil, je vous entends déjà gémir : « Oh nonononon, encore une qui publie sa liste de cadeaux sur son blog pour éviter de se trouver une cafetière dans ses souliers le matin de Noël ! »

Pas de panique : il ne sera pas question de wishlist dans ce billet. Le thème, c'est le vrai pied du sapin, un sujet bien plus délicat. Surtout quand on se rend compte, une fois chez soi, qu'on a oublié de prendre un socle ! Et qu'il est donc impossible de caler son sapin en position verticale, à moins de le poser contre un mur. Ce qui, même pour une buse en déco de mon genre, se révèle non seulement peu pratique mais surtout ultra-moche.

Comme je suis une fille, une vraie, je voulais le décorer immédiatement après l'avoir acheté, à mon beau sapin sans socle ; il fallait donc lui fabriquer un support dans la seconde ! J'ai proposé à mon chéri de coincer le pied de l'arbre dans un seau rempli de cailloux. Mais où trouver des cailloux ? « Dans l'allée du dentiste, là où il gare son 4 x 4 !» a-t'il aussitôt suggéré. Nous avons donc attendu la nuit. Et à 22h30, par un froid polaire, nous nous sommes faufilés dans l'allée du voisin, garnie de jolis galets bien ronds et bien gros.


Avec nos sacs poubelles géants et le bruit des galets, nous étions d'une discrétion absolue : à chaque fois qu'un automobiliste passait, il nous dévisageait longuement d'un air méchant et soupçonneux, quitte à en rater le passage du feu au vert. Bien évidemment, quand nous sommes rentrés chez nous, aussi fiers que si nous avions dévalisé les réserves de la Banque Centrale, l'ascenseur était en panne. A nous les 4 étages et les reins en compote, nos superbes galets sur le dos ! Une fois les cailloux harmonieusement disposés dans leur seau autour du pied du sapin, il a fallut se rendre à l'évidence : l'arbre refusait obstinément de se tenir debout. L'opération « nuit des galets » était un fiasco.


Heureusement, après 2 minutes d'intense cogitation, une merveilleuse idée a traversé l'esprit de mon super-héros le-roi-du-bricolage. Muni d'un tournevis, mon chéri est parti démonter le pied de son portemanteau 70's, conçu pour accueillir un très long tube d'acier. Nous y avons installé notre sapin, qui s'est aussitôt –et enfin redressé, comme n'importe quel arbre de Noël digne de ce nom. C'est aujourd'hui un magnifique et heureux conifère d'intérieur, orné d'un pied à l'allure pop et vintage qui le rend, tout comme ses heureux propriétaires, incroyablement fier.

lundi 17 décembre 2007

Le double effet Tara Jarmon

Faudrait qu'on m'explique.

Aussi calée en marketing du prêt'ap français qu'en analyse géopolitique de l'Afrique subsaharienne, je n'ai pas la moindre idée de la façon dont les responsables des boutiques de vêtements choisissent leur stock.

Mais j'aimerais comprendre pourquoi, quand je me rends chez Tara Jarmon à Paris, rien ne me plaît : les coupes font trop dadame, les imprimés semblent sortir du placard de lady Diana et les couleurs les plus gaies oscillent entre le marine et le caca d'oie. Alors qu'à l'instant même où je glisse un orteil dans la boutique Tara Jarmon à Bordeaux, je sens au premier regard que ma fièvre acheteuse va progressivement se propager à la quasi-totalité du magasin !


Apparu en 2005, réapparu en 2006, cet étrange phénomène s'est à nouveau produit hier. J'arpentais les rues de la ville du sud-ouest en quête d'une robe "sobre-et-chic". "Exceptionnellement", je voulais bien y mettre "LE" prix, à condition de trouver une robe à la durée de vie excédant 3 mois ! Donc : pas de taille empire, ni de noeud sous la poitrine, ni de nuisette de jour en soie coupée 3 cm sous les fesses.
J'avais déjà fouiné dans quatre boutiques sans rien trouver quand je suis entrée chez Tara Jarmon. La porte à peine franchie, je suis restée scotchée devant une robe violette, style années 60, parfaitement coupée et cousue : pas un fil qui dépasse, des boutons solidement attachés, des coutures droites (messieurs H&M si vous m'entendez...) Une robe qui défie les années (à condition de pas prendre 10 kg par an), exactement ce que je cherchais ! Le hic, c'est qu'un peu plus loin, il y avait une autre robe sublime. Noire et blanche, années 60 elle aussi. Et puis un gilet noir, plutôt esprit 2007, long et chaud sans être trop épais, pile-poil ce dont j'avais besoin. Et aussi une veste/cape façon Emma Peel, au tissu incroyablement beau (du cachemire ?) et au tombé parfait. Ainsi qu'un manteau long qui remplacerait à merveille celui que je mets presque tous les jours mais qui laisse voir -et mourir de froid- mes genoux quand je porte une robe.

Maintenant, faudrait aussi qu'on m'explique comment je vais pouvoir réunir suffisamment d'argent pour m'acheter tout ça. Parce qu'à Paris comme à Bordeaux, il y a une chose qui ne change pas : les sommes astronomiques - et sans aucun rapport avec l'état de mon budget - qu'il faut débourser pour s'offrir des vêtements de qualité !

jeudi 13 décembre 2007

Lisseur de mon coeur

La plupart des garçons aiment les filles aux cheveux longs.

C'est la conclusion d'une étude très sérieuse menée par moi-même sur un échantillon fort représentatif, bien que fort réduit, de la population française à moustaches.

Restait à savoir pourquoi la majorité des garçons semble victime de cette étrange attraction. J'ai tenté d'échafauder quelques savantes hypothèses :


Parce qu'ils rappellent aux adultes planplan qu'ils sont devenus, les princesses des contes de leur enfance, quand ils s'identifiaient au très courageux prince pourfendeur de très vilains dragons ?


Parce que les cheveux longs symbolisent la féminité, et remplacent ainsi d'autres attributs que dame nature ne distribue pas toujours avec équité chez les filles ?


Parce qu'ils aimeraient bien espacer leurs insupportables séances chez le coiffeur à raison d'une visite tous les trois ans, mais qu'ils redoutent de passer pour des vieux hippies, des fans de death-métal ou des clones de Chabal ?


Difficile de connaître les raisons qui font frémir les garçons face à une chevelure de sirène. Exception faite de mon chéri. Après la mise en ligne de mon dernier billet sur la coupe courte de Keira Knightley dans la pub Chanel, il m'a aussitôt envoyé un mail.
J'ai cru déceler une pointe d'inquiétude à travers sa première question : "Tu vas te faire couper les cheveux ?" Inquiétude qu'il essayait de masquer sous un zeste d'ironie avec sa deuxième question : "C'est qui ce judelo ?"
Enfin c'est ce que je pensais, toute embêtée à l'idée de le priver de ma flamboyante crinière (enfin "flamboyante", c'est une heure après le shampoing parce que la plupart du temps, ma crinière tient plus du plat de nouilles sautées que des voluptueuses boucles de Gisèle Bündchen...)
Mais c'est seulement à travers la troisième question que j'ai compris ce qui, en bon représentant d'une génération de geeks tout émoustillés à la vue du moindre gadget orné de trois pauvres leds, a poussé mon chéri à m'interroger sur mes intentions capillaires.
A la fin de son mail, il me demandait, avec tout le romantisme et la subtilité dont il peut faire preuve :
"Et j'en fais quoi, du lisseur à affichage électronique que j'ai vu en promo chez Leclerc ?"

lundi 10 décembre 2007

Le carré de Keira

C'est pas encore une tendance, mais ça pourrait le devenir : après le long lisse, le carré lisse et le court lisse, le carré flou (comment ça je suis pas claire ?) semble faire une petite percée.

C'est lui la star de la pub Chanel pour le parfum Coco Mademoiselle ; grâce à cette coupe courte et sauvage, impossible de passer à côté du film ! C'est simple, parmi les 12000 spots de pub pour parfum qu'on se farcit à Noël, c'est l'un des rares dont l'héroïne (Keira Knightley) ne ressemble pas à une ...asse ("blondasse", "bécasse", "nouillasse"... je vous laisse choisir, on a l'embarras du choix). Bien au contraire, Keira se montre adorable et ne ressemble à personne (car en matière capillaire, la mode est encore au long lisse, au carré lisse... ok, j'abrège).

Le carré flou se fait aussi remarquer dans My Blueberry Night, le dernier film de Wong Kar-Wai. Un film sans scénariste (mais ça, c'est une autre histoire) et surtout, sans coiffeur ! Même Jude Law, avec ses cheveux sales, ne ressemble à rien. Nan, je rigole, Jude Law, même avec ses boucles plombées par la graisse, il ressemble à quelque chose de plutôt pas mal... Je m'égare, pardon. Donc dans ce film où Nathalie Portman peine à faire oublier ses mèches blondes à racines noires, et où Norah Jones oublie tout le temps d'ôter l'élastique de sa queue de cheval après la douche, une seule tire son épingle du jeu : la superbe Rachel Weisz qui, à l'aide de son carré magique (le même que celui de Keira), illumine l'écran.

Passera, passera pas l'hiver ? Difficile de faire un pronostic sur la durée de vie du carré flou. Mais la prochaine fois que je retourne chez le coiffeur, c'est ça que je demande, "un karékéïra".

vendredi 7 décembre 2007

Fashion résistances

J'aime bien la mode, surtout quand elle est drôle. Mais cet hiver, j'ai du mal à suivre. Je me suis empêtrée dans quelques fashion réticences dont je n'arrive pas à me débarrasser.

Par exemple, je n'arrive pas à aimer le bleu électrique. Je ne sais pas pourquoi mais en hiver, je m'habille en noir, en gris, en taupe... Les jours où j'ai encore plus la pêche que les 4 télétubbies réunis, je sors mon sweat fushia, mon T-shirt orange ou ma veste verte ; avec du noir en bas, du noir autour ou du noir au dessus... Mais mes audaces colorimétriques hivernales s'arrêtent à ces trois pièces.


Je n'arrive pas non plus à aimer les collants en couleur. Pourtant c'est drôle, c'est même parfois joli sur les mannequins des magazines. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que seule, la petite nièce de Superman peut se permettre ce genre d'accoutrement dans la vraie vie.


Et là, j'en viens à la terrible révélation :les low-boots, je ne peux pas non plus ! Je trouve que ça casse la silhouette, je n'apprécie pas cette démarcation au niveau de la cheville, j'ai l'impression que ce sont des chaussons qui ont profité d'un moment d'absence de leur styliste pour sauter sur les premiers talons venus ! J'adore les bottes et les escarpins, mais je refuse de porter une chaussure hybride qui me ferait ressembler à un nain monté sur ressorts. Je sais, c'est pas comme ça que je vais me faire des amies dans la fashion-girly-blogosphère, mais je garde espoir.

Parce qu'un après-midi, sur le trottoir qui longe les Galeries Lafayette, j'ai vu une fille qui portait des collants violets. J'ai levé les yeux et je me suis aperçue qu'ils étaient assortis à son manteau, sous lequel trônait une micro-robe bleu électrique. Ce jour là, la petite nièce de Superman avait aussi enfilé d'improbables low-boots à rayures bleues et violettes ! C'était du grand, du vrai total look. Un truc bien placé dans le top 5 de ma "to hate list".
Mais j'ai révisé mon jugement. Parce que cette fille, elle était sublime. Elle avait de la classe et tout ce qu'elle portait était absolument ravissant. Dans mon manteau noir, je suis restée scotchée, petite chose terne en admiration devant la fascinante beauté de la fée électricité.

mercredi 5 décembre 2007

Les fraises sauvages


De la Suède, on connaît H&M, Ikéa, les Krisprolls et Ingmar Bergman.

Si je vous en parle aujourd'hui, c'est parce que :


-La Suède, y a pas plus pointu. Si les noms alignés sur la première ligne de mon texte ne vous ont pas convaincu (euh, je retire les Krisprolls, en passe de ringardisation absolue) j'ai une preuve irréfutable : Julie Gayet portait des sabots Kerstin Aldophson au dernier festival des créateurs de Hyères ! Une actrice classée parmi les 50 femmes les mieux habillées dans le classement de Elle délaissant ses Louboutin pour des sabots suédois, c'est pas une preuve, ça ? Sinon, je peux aussi citer le design suédois, dont la cote ne cesse de grimper ; ou les écolos suédois, véritables modèles en terme de sauvegarde de l'environnement : là-bas, les toilettes sèches (sans eau, voui voui voui !) sont extrêmement répandues, par exemple ; je suis certaine que ce système aux reflux pestilentiels et à l'aspect répugnant ne va pas tarder à faire des ravages dans notre pays...


- La deuxième raison c'est que la Suède, j'y ai repensé l'autre jour quand j'ai regardé les Fraises Sauvages, le film de Bergman diffusé sur Arte dimanche dernier. Comme j'ai passé une partie de mes vacances chez Hennes et Morritz (enfin bon, pas vraiment dans leur maison hein, mais comme il y a très peu d'habitants dans cet immense territoire, c'est un peu comme si j'étais venue "en voisine" ), je peux vous le confirmer : il y a vraiment des fraises sauvages là-bas. Et il y a un truc plus étonnant encore : Il y a très longtemps, j'ai appris que Bergman possédait une île, Farö. Une île !!! Si les gens qui possèdent une voiture, des champs, une maison ou même un château m'impressionnent peu, j'ai du mal à concevoir que certains puissent s'emparer d'un territoire entier, même réduit, contre une liasse de couronnes. Cette histoire m'a beaucoup impressionnée, jusqu'à ce que je passe mes vacances chez Karl Gustave. Et que je découvre que ce pays est une véritable dentelle, constituée d'une quantité invraisemblable d'îles ! Rien que l'archipel de Stockholm en compte 24 000, c'est dire si là bas, les îles, ils ne savent plus quoi en faire ; j'aurais dû me douter que Bergman, avec ses 3 décors/2 acteurs/zéro costume par film, ne pouvait quand même pas posséder l'équivalent des Bahamas...

mardi 4 décembre 2007

Biedermeier, au bonheur des dames


Ma grand mère aimait les tissus imprimés, les papiers peints chargés, les gravures, l'argenterie et les meubles Empire.
Je ne vois pas qui d'autre aurait pris plaisir à m'accompagner à la toute petite exposition Biedermeier qui se tient
actuellement au musée du Louvre.

Cette distraction pour mamies accros aux arts déco n'est qu'une partie d'une expo américaine bien plus grande. On en fait le tour en 20 mn. Et encore, à condition de s'arrêter devant chaque pièce ! Je soupçonne les responsables du Louvre d'avoir volontairement choisi une salle aux dimensions réduites pour ne pas fatiguer le public visé...


Ce qu'on y voit est chichiteux, suranné, ostensiblement bourgeois, mais délicieux.

Peu après l'entrée (de toute façon c'est tellement étriqué qu'il n'y a absolument aucun moyen de se perdre : j'ai bien vu des papys qui tentaient de semer leur moitié, mais comme le parcours forme un tout petit cercle, ils se sont tous fait choper, hi hi hi !) sont exposés des dessins de tissus peints à la gouache ; j'aurais passé des heures à regarder ces épreuves réalisées avec tant de soin, à l'heure où l'on ne pouvait pas compter sur l'ordinateur pour répéter les motifs et les aligner sans erreur !

Viennent ensuite des aquarelles de décorateurs. L'aquarelle, c'est la technique de dessin qui m'émeut le plus. Les explications du Louvre précisent que le mouvement Biedermier est né à Vienne, à une époque (1815) où tout regroupement à l'extérieur était suspect : les habitants de la ville étaient donc invités à profiter de leurs appartements et, tant qu'à y passer des heures, à les décorer avec soin. Le résultat ? Des murs et des meubles ultra chargés, avec des motifs très peu discrets et des panachés de couleurs à la limite du supportable... Même Valérie Damidot aurait été choquée ! Mais si la déco laisse à désirer, les aquarelles en perspective qui reproduisent dans le détail ces salons désuets sont absolument charmantes.

Je passe sur le mobilier, dont je n'ai pas apprécié toutes les formes mais dont j'ai admiré les couleurs (rhhhhaaa, ce canapé "orange Hermès", et cette méridienne vert pomme !). Quand les historiens d'art s'accordent à dire que Biedermeier, c'est le début de la simplicité, je rigole ! Certes, il n'y a pas de marqueterie ni d'ornement baroque sur les meubles, mais on est encore à des années lumière du minimalisme !

La fin de l'expo est toute aussi craquante que le début : on y voit des gravures de fleurs si fines qu'il faudrait une loupe pour en observer tous les détails, des couverts à la forme tellement épurée qu'on les croirait sortis du catalogue Ikéa 2007, et des verres gravés de poissons et de papillons que j'aurais volontiers rapportés dans ma cuisine.

J'aurais bien voulu en savoir plus sur ce mouvement qui annonce le début du design (dans les formes seulement, parce que tous les objets de l'époque étaient des pièces uniques, fabriquées par des artisans) : mais à 35 euros le catalogue, j'ai renoncé. Je crois que les mamies qui visitaient l'expo ce jour-là en ont fait autant. Au moins, j'ai appris qui était Biedermeier (un personnage imaginaire et non pas un designer, comme je le pensais) et désormais, je sais même écrire ce mot imprononçable sans faire de faute !