vendredi 22 janvier 2010

En visite à la Droguerie

Ca y est, j'ai fait mon premier collier !


J’en avais envie depuis longtemps. En fait, depuis que j'avais repéré ceux d'Isabel Marant. Des sautoirs couleur veil-or, façon « dans la famille depuis 4 générations », avec un tas de breloques qui font gling gling quand on les porte (oui-oui, je parle bien des colliers qui étaient tendance en 2007… j'ai seulement mis trois ans à me décider !).

J'en voulais un tout pareil, mais bien moins cher, et avec des pendentifs dans les tons gris. Alors j'ai osé l'impensable : j'ai poussé la porte de la Droguerie à Paris. Une boutique effrayante, où la caissière ressemble à un dragon (elle crache du feu quand on n’a pas la monnaie) et où, comme à l’école, il y a un tas de règles à respecter (ben quoi, on n’est quand même pas là pour rigoler) : on fait donc la sagement queue (dans la file adéquate, car on n’attend pas dans la file « laine » quand on veut des boutons, malheureuse !), on commande, on attend le ticket « fait main », on paye sa note et si on a bien tout suivi, on repart avec sa marchandise.

Pendant que je faisais la queue (60 mn un jour de semaine -à mon avis, le samedi c'est pire qu’à la préfecture ou à la sécu, du suicide), j'ai repéré ce qui me faisait envie sur le comptoir rempli de fermoirs, d’anneaux, de chaînes et de grigris. Et je me suis dit que 60 mn, c'était pas grand chose pour penser "création" et ne rien oublier. Évidement, il y avait des tonnes de jolies babioles dans toutes les couleurs, mais plus rien en gris. Quand mon tour est venu, je me suis sentie incapable d’articuler. J’étais super impressionnée par les clientes qui me précédaient et qui, contrairement à moi, savaient ce qu'elles étaient venues chercher et pouvaient donc commander 12000 trucs en trois secondes et demi, et tétanisée par les clientes impatientes qui me suivaient. Mais bon, j'ai joué la fille sûre d’elle, du genre qui s'y connaît, et j'ai commandé.

A la caisse, le dragon m’a réclamé 19,50 euros.

J'ai fait deux colliers avec ma came : un tout simple (celui du dessin) et un bien plus compliqué (avec une chaîne à anneaux, des pendentifs en forme de feuille, des cercles de différentes tailles, trois boutons, une étoile...). J'avais quand même pris deux perles en trop, et il me manquait trois anneaux (je suis téméraire mais pas encore pro). Pour le plus compliqué des deux colliers, j'ai utilisé le matos d'électronique (pince, loupe...) de mon chéri (qui m'a d'ailleurs aidé à fermé des anneaux et couper une chaîne récalcitrante, sans lui je n'aurais sans doute qu'un collier et quatre doigts à chaque main). Pour le plus simple, j’ai utilisé mes ongles pour tout ouvrir, fermer, placer, monter. En moins d'une heure, le tour était joué. Je suis hyper fière de mes sautoirs : d'abord parce que je les trouve plutôt réussis et aussi parce que, bonheur suprême, ils font "gling gling" quand je les mets.

dimanche 10 janvier 2010

Mets tes patins !

Tous les ans, quand il fait très froid, je rêve de patiner avec grâce sur un grand lac gelé de la campagne canadienne, au milieu de sapins géants recouverts de neige. Je trace d'impeccables arabesques sans même m'en apercevoir, mes pieds confortablement chaussés de fins souliers d'un blanc immaculé. Et tandis que de discrets hauts parleurs distillent un flot de douces romances susurrées par de ténébreux crooners, je me faufile discrètement entre les autres patineurs qui tous, rivalisent d'aisance et d'élégance.

Parfois, pour vivre un petit bout de mon rêve, je m'élance sur une micro-patinoire provisoire installée devant une mairie française par des élus soucieux de distraire leurs habitants, leurs touristes et leur caillera. J'enfile des chaussures trempées de sueur qui puent le chat mouillé et j'avance à pas hésitants sur la glace. Mes pieds me font horriblement mal, j'évite à grand peine les beaufs qui me frôlent à toute allure pour impressionner les filles, j'essaie de ne pas m'étaler sur la piste salement rayée, et je fais de mon mieux pour boucler mes boucles sans me cramponner à la rampe. Quand j'entends :
"ILS m'en-traînent,
au-bout-de-la-nuit,
LES,
démons de minuit",
je rentre chez moi, dépitée.