lundi 28 avril 2008

Viens voir les bohémiens

Youpi, une expo sur la mode hippie-chic !

C'est ça, l'événement que nous annoncent les jolies affiches du Printemps (je parle du grand magasin parisien hein, pas de la saison qui n'existe plus !) avec la jolie blonde aux cheveux raides, son fichu fleuri et sa robe rose et mauve. Si j'ai mis du temps à comprendre le sens de ces affiches, c'est pas seulement parce qu'en ce moment, mes neurones tournent au ralenti : c'est aussi parce que la seule mention qui figure à côté de la blonde, c'est "luxe bohème". Pas fastoche d'en déduire "Exposition sur le mouvement de mode Boho né
à Soho dans les années 60/70, tirant son inspiration des hippies et destiné aux bourgeoises qui se déguisaient en bohémiennes dans les ryads de Marrackech ou les villas de Saint Tropez ".

L'expo se divise en deux parties : la première est une suite de stands façon
"marché de luxe bohème". Pour le "marché", on repassera : il faut beaucoup d'imagination pour se croire entourée de sympathiques vendeurs d'artisanat local !
On y trouve des bijoux ethniques "inspirés" du mouvement boho (hors de prix), des produits de beauté haut de gamme qui n'ont pas grand chose à voir avec la pensée de Jack Kérouac, de la déco chicos pas vraiment fun et quelques vêtements de babacools neufs (à prix raisonnables), vintage ou indiens (très beaux et très chers).


Heureusement, la deuxième partie vaut son pesant de LSD. Une quarantaine de robes de couturiers sont exposées et commentées par Florence Müller. Et c'est là que commencent les réjouissances ! Les explications de cette historienne de la mode sont à la fois limpides et passionnantes. Même si on y apprend pas grand chose, on révise ses fashionaiseries 70's sans s'ennuyer, car chaque tendance est clairement identifiée et bien illustrée. Quant aux modèles présentés, j'avoue qu'aucun ne m'a donné envie de revenir les voler une fois le magasin fermé. A part une mini-robe Cacharel en liberty, deux robes Pucci aux imprimés étonnants et une djellaba Guy Laroche aux couleurs de sorbet, j'étais plus intriguée qu'épatée. Même la saharienne de Saint Laurent de 1969 m'a laissée de marbre ! Mais bon, j'étais contente d'avoir vu, de près, quelques créations des couturiers de l'époque. C'était un tour d'horizon rapide (enfin ça, c'est sans compter les 20 mn nécessaires pour trouver l'expo, planquée au fin fond du 7è étage du magasin), gratuit, instructif et réjouissant.

jeudi 24 avril 2008

Haro sur les Hardy

Au secours, je suis poursuivie par des chaussures !

Quand je les ai vues pour la première fois, j’ai poussé un « waou ! » très enthousiaste et très sonore dans le Gap.

En bonne modasse de base, j’ai d’abord pensé :

- Hân ! des talons en bois clair et des lanières en cuir naturel comme j’aime !

- Hân ! des chaussures qui vont me faire gagner 8 cm sans que je sois obligée de marcher à 2 à l’heure pour éviter de me gameller en public !

- Hân, des chaussures de créateur (en l’occurrence, des Pierre Hardy) à moins de 100 euros !

- Hân, des chaussures qui ne ressemblent à aucune des 100 000 paires que j’ai déjà !

- Hân, des semelles en bois ultra-légères qui ne donnent pas l’impression de marcher avec une enclume scellée sous chaque pied !


Et puis juste après, avec ce qui me restait de cervelle, j’ai pensé :

- Ohlala , même si le plateau semble aussi haut que le talon, je n’arriverais jamais à avoir la démarche de Naomi Campbell avec ce genre de surélévation inhabituelle. On va tout de suite s’apercevoir que je suis tout juste bonne à traîner des pieds en tongs !

- Ohlala les gens vont me regarder d’un air bizarre, peut être même me demander pourquoi je marche avec deux fers à repasser aux pieds…

- Ohlala vu l’état de mes finances, c’est pas du tout le moment d’acheter des chaussures que je ne mettrais jamais ;

- Ohlala de toute façon je suis peinarde : toutes les modasses vont se jeter dessus dans les 10 secondes. La semaine prochaine, je reviens faire un tour dans mon Gap et tranquille Mimile, y en aura plus !


Et je suis ressortie du magasin les mains vides, la carte bancaire intacte, la tête haute et les pieds nus. Mais depuis cet épisode malheureux, je suis retournée au moins dix fois chez Gap : à chaque fois j’y ai vu MES chaussures, encore dispos dans MA pointure ! Et c’est pas mon Elle qui m’a aidé à les oublier : je les ai repérées dans 3 numéros différents, ahlala vraiment, merci Elle ! Heureusement, au début de la semaine, j’ai fini par supprimer définitivement cette vilaine obsession de ma mémoire en bazar. Et puis hier soir, alors que je bossais tranquillement sur mon ordi, la tête vide de pensées chaussuresques mais pleine d’idées génialissimes à proposer à mon boss, j’ai demandé à mon chéri qui se dirigeait vers la cuisine : « Tu peux ouvrir le four et jeter un coup d’œil sur les chaussures farcies, s’il te plait ? »

dimanche 20 avril 2008

Jasper, j'ai deux mots à te dire !



Cher Jasper Morrison,


Merci pour ta bonne blague !

J'ai bien rigolé quand j'ai vu ton "rangement" sur
le chouette site de design conseillé sur le chouette blog de Soéla. J'aime beaucoup ta petite caisse en sapin toute proprette avec son aspect cérusé. Comme ils disent sur le site de design, on peut s'en servir comme table de chevet : on la pose sur la moquette et on y range ses livres, ses lunettes, son Prozac, son doudou... On peut aussi la suspendre au mur, dans une cuisine, par exemple. Quant à la finition, bravo Jasper, tout ça m'a l'air impec' : tes 7 planches semblent parfaitement rabotées, poncées, vernies, assemblées.

Mais tu vois Jasper, ce qui me gêne dans ta caisse, c'est son prix : 220 dollars, soit 140 euros. Nan mais tu te moques de qui ?!!! Est-ce que tu sais quel genre de chaussures je peux m'acheter avec 220 dollars, hein ? Tu fais certes partie de la vingtaine de designers contemporains qui bénéficient d'une petite cote, mais dis-moi, y a quand même des limites à l'arnaque, non ?

Parce que ta caisse en sapin à 220 dollars, elle présente une étrange ressemblance avec mes caisses à vin, tu sais, celles que j'ai récupérées pour zéro euro dans les brocantes et sur le parking du Leclerc à côté de chez mon chéri ! Et tu sais quoi ? Ben mes caisses sont en sapin, elles aussi. Elles ont pile les mêmes dimensions que la tienne ! Tu devrais traverser le Channel plus souvent, dear Jasper.
Bon, c'est vrai, elles ont un aspect moins lisse, plus rustique, et sur le côté on peut lire, gravé dans le bois, le nom du château d'où venaient les bouteilles. Parfois, le nom est même accompagné d'un dessin, pas toujours très design, je te l'accorde. Mais mes petites caisses, c'est du solide, du pratique, de l'authentique.

Comme je suis aussi fair-play que n'importe quel sujet de ta majesté, voilà ce que je te propose, cher Jasper : Je te donne une de mes caisses et en échange, tu m'envoies un exemplaire des tiennes. Ça marche ? Par avance, thanks a lot Jasper.


Avec toute ma respectabillity,
Peace, Love and Prosperity,

Modelshop

jeudi 17 avril 2008

Beigbeder à oilpé dans le tromé

Au secours, le revoilà ! Frédéric Beigbeder s'affiche à nouveau torse nu, dans la plupart des stations du métro parisien, pour vanter le département Homme des Galeries Lafayette.

Je ne suis ni prude ni pudique. Mais je trouve ces images hyperviolentes, surtout le matin. Je déteste me les prendre en pleine face quand je pars bosser à 7h le vendredi (oui, je ne me lève que le vendredi !) ; alors que je me laisse doucement bercer par la chaleur du métro pour un dernier voyage aux pays des songes, plaffff ! je me réveille à grands coups de torse de Beigbeder géant. Après l'avoir entendu, vu, lu,supporté dans des tas de magazines et sur pusieurs chaînes de télévision, on me l'impose à moitié nu dans les transports en commun. Pitié ! ! !

Je ne demande pas qu'on me colle des affiches de Bambi sur mon trajet (mais bon, si jamais le monsieur de la régie de la RATP me lit, ce serait drôlement gentil de sa part de me coller un panpan sur la ligne 7, à n'importe quelle station en milieu de ligne, d'accord ?) Un bout de corps nu, ça ne me dérange pas (surtout celui de mon chéri, rhaaaaaa !) : mais pas celui de Beigbeder juste après le café de 6h30, quand j'hésite entre vomir et dormir, et surtout pas en format géant ! ! !

J'avais ressenti la même impression nauséeuse avec le slip kangourou de Bigart photographié en gros plan il y a quelques années, sur les affiches de son spectacle joliment intitulé " Bigart met le paquet ". Et, plus récemment, avec les affiches de Mylène Farmer shootée en micro short, toutes jambes écartées, à l'occasion de son concert au stade de France en 2009 (déjà complet, c'était bien la peine de faire ces délicates affiches!)

Serais-je devenue une horrible mamie gâteuse et ringarde ? Pour en avoir le cœur net, j'ai interrogé deux moins-de-vingt-ans.
Commentaire du jeune n°1 (15 ans) : "Beigbeder, j'men fous, l'affiche est naze. Mylème Farmer, c'est qui déjà ?"
Commentaire du jeune n°2 (18 ans) : "Beigbeder, il est cheum. Mylème Farmer, beurk, c'est une grosse pétasse."
Et Bigart ? Ben quand on leur rappelle l'image et le commentaire (parce qu'à l'époque, les jeunes étaient trop jeunes pour s'en souvenir, ils se baladaient encore avec des Pampers et un vocabulaire encore plus réduit, si si !), ils trouvent ça super drôle. Super beauf, donc super fun. Sont raffinés ces jeunes.

lundi 14 avril 2008

Une finlandaise chez les suédois

Tout a commencé avec un sac en papier.

Alors que je sifflotais tranquillement sur mon Vélib' à proximité du boulevard Haussmann (nan, en fait j'étais ultra-concentrée, cramponnée au guidon parce qu'en Vélib', j'ai toujours peur de mourir écrabouillée entre un bus, un taxi et un scooter), tout à coup, j'en ai aperçu un. Puis deux. Deux sacs en papier blancs et verts magnifiques, ornés d'une inscription : H&M, Marimekko.

"Diantre, me suis-je écriée en écarquillant les yeux et en roulant sur les pieds d'un touriste japonais, il me faut absôôôôôlument ce sac ! Vite Vélib, conduit-moi au H&M le plus proche ! "


J'adore Marimekko. J'ai découvert cette marque de de textiles en Finlande. Marimekko, c'est leur gloire nationale. Il y a une jolie boutique à l'aéroport d'Helsinki, une autre sur leurs Champs Elysées locaux et des déclinaisons de leurs motifs sur des cartes postales, des porte-clés... On reconnaît les tissus Marimekko du premier coup d'oeil, grâce à leurs fleurs très stylisées, très grosses, très colorées. Dans les boutiques finlandaises, on trouve surtout du linge et des objets de déco pour la maison. Dans ce pays qui ne respire pas vraiment la joie de vivre (un taux de suicide hallucinant, un hiver qui n'en finit pas, une jeunesse qui hésite entre se noyer dans la glace ou se noyer dans la vodka), la touche Marimekko, c'est un peu la salade de fruits frais au milieu du menu Maxi Best of, si vous voyez ce que je veux dire...


Chez H&M, ils ont sorti le grand jeu pour leur invitée. D'immenses et magnifiques dessins (environ 2m de haut) de Liselotte Watkins, représentant des personnages très 70's habillés Marimekko, sont disséminés au milieu des rayons. Et plusieurs corners sont réservés aux vêtements réalisés avec les tissus finlandais. Mais si à Helsinki, j'avais apprécié cette débauche d'imprimés colorés, à Paris, j'ai trouvé ça exagéré. Limite tape-à-l'oeil. J'avais l'impression que les robes, les top et les pantalons étaient taillés dans des nappes. Je suis donc repartie les mains vides, sans vêtement et sans sac en papier, puisqu'il sont réservés aux clientes des vêtements Marimekko.


Mais je n'ai pas dit mon dernier mot : si je m'entraîne de façon intensive pendant les deux prochaines semaines à faire l'acrobate sur un Vélib', je peux peut-être frôler de près une cliente avec LE sac à la sortie du H&M, lui arracher des mains et pédaler très vite pour échapper à mes poursuivants. Dès demain, je commence mes exercices de vol-à-Vélib' !

jeudi 10 avril 2008

Le dessous de Valérie Damidot

Parmi toutes les vieilleries que j'achète dans les vide-greniers ou chez Emmaüs ("des cochonneries", selon ma mère), je choisis rarement des objets 60's ou 70's. Je préfère généralement les pièces 50's. Mais parfois, je craque sur un miroir, de la vaisselle ou une lampe psychédélique parce que je trouve la forme ou les couleurs étonnamment gaies.

Je n'aime pas beaucoup acheter du neuf
"façon vieux" : chez Ikea, Habitat et toute la bande, je préfère les objets au design 2008 plutôt que les rééditions d'ancien. Quand je me balade dans les décors d'exposition de ces enseignes, j'ai l'impression qu'on m'a téléportée dans une émission de Valérie Damidot. Je n'ai rien contre Valérie Damidot : je la trouve drôle et j'admire sa bonne humeur à toute épreuve, surtout quand elle doit entamer une séance d'arrachage de papier-peint doublée de quelques heures de pose de carrelage entrecoupées d'une pause ponçage. Mais ses stickers en forme de cheminée à l'ancienne, ses lustres à pampilles imitation cristal et ses paniers à salade métalliques tout neufs façon "ferme du début du siècle", c'est pas trop mon truc.

Cette année, je me suis laissée avoir. J'ai déniché un adorable dessous-de-plat au look 60's chez Fly. J'ai tout de suite adoré sa couleur rouge vif, son aspect graphique, sa matière (de l'acier), son poids (il pèse si lourd qu'on peut aussi l'utiliser pour effectuer quelques exercices de muscu avant de passer à table) et son prix (7 euros et des poussières). Pour une copie, c'est plutôt réussi.

Quand il a vu mon acquisition, mon chéri, remaaaarquablement cultivé, a souligné sa filiation avec le Love de Robert Indiana, une sculpture géante installée dans un parc de Philadelphie. Ce symbole de paix, conçu par l'artiste américain pendant la guerre du Vietnam, est emblématique du pop-art. Tellement emblématique qu'avant que mon chéri ne m'en parle, j'ignorais totalement son existence...


Voilà, ça c'était pour le paragraphe
"culture". Maintenant, place au paragraphe "redescendons sur terre". Parce qu'alors que j'exhibais fièrement ma trouvaille auprès de mes proches, l'un d'eux m'a gentiment lancé : "Tiens, il est marrant ton truc, j'ai vu le même sur M6, dans l'émission de Valérie Damidot ! "

lundi 7 avril 2008

Sephora et le patch magique

Les garçons, quittez immédiatement ce blog ! Je voulais écrire un billet savant, rempli d'informations scientifiques bouleversantes, mais ça ne va pas être le cas. Parce qu'après avoir passé des heures à googler dans toutes les langues que je connais (c'est à dire 2), je n'ai trouvé aucune information sérieuse sur mon sujet du jour. Pour une fois, je vais donc rester futile et superficielle (ahahah !)

Au départ, je voulais disserter sur une innovation cosmétique qui m'a scotchée. Au rayon produits de beauté, je ne suis pourtant pas du genre à m'extasier devant les crèmes qui, "après de nombreuses années de recherches en laboratoire", transforment les vieilles moches ultra-ridées en Sharon Stone toutes bien repassées. Mais quand j'ai compris que le "nail patch" de Sephora était non pas un vulgaire faux-ongle à coller, mais un adhésif semi-rigide composé de vernis qui se solidifie en trois heures au contact de l'air (ou de l'ongle ?), j'ai poussé un énorme waouh ! qui a fait trembler tous les murs de la parfumerie géante des Champs-Elysées (merci d'avoir l'élégance de ne pas me demander ce que je faisais au Sephora des Champs !)


Le principe du nail patch est ultrasimple. Ce mini auto-collant se pose sur l'ongle ; les morceaux qui dépassent peuvent être coupés avec les ongles de l'autre main ou, pour les côtés, éliminés avec un bâton de buis. Le résultat est nickel : comme l'autocollant est réellement composé de vernis (avec une pointe de colle pour le faire tenir et un ingrédient magique pour lui donner sa consistance), l'ongle semble parfaitement manucuré. Pas un bout de vernis ne déborde sur la peau, l'épaisseur est incroyablement régulière et ça brille tant que ça peut. Évidement, ça ne résiste pas plus aux accrocs qu'un vernis classique. Mais le patch semble tenir une petite semaine quand même, shampoings et vaisselles compris...


Le hic, c'est que cette invention révolutionnaire coûte horriblement cher : 7,90 euros la plaquette de 20 ongles (soit deux manucures, voire trois si on se débrouille pour récupérer les chutes). Ça n'existe qu'en 4 couleurs, dont un argenté pailletté uniquement portable par Victoria Beckham. Et je me demande si c'est très écologique au niveau de la fabrication : je pourrais vous le préciser si j'avais trouvé des informations sur la conception de cette incroyable découverte mais sur ce coup, Google m'a laissée en rade... A croire que chez Google, ils emploient des garçons pour filtrer les infos : ce qui ne m'étonnerait pas, car je n'ai jamais rencontré un seul mâle capable d'apprécier la splendeur d'une main féminine aux ongles habilement recouverts de rouge. Même d'un rutilant rouge Ferrari !

jeudi 3 avril 2008

Rouleaux de printemps

Quand j'étais petite et que j'habitais au fond de mon trou perdu (oui, c'est le deuxième épisode !), je croyais que le marché Saint-Pierre, c'était un vrai marché : une succession de stands en plein air fabriqués vite-fait avec des planches sur des tréteaux, recouvertes de bâches prêtes à s'envoler au premier coup de vent. Et surtout, des rouleaux de tissus de toutes les couleurs posés tant bien que mal en équilibre sur les tables. Cette vision joyeuse, colorée et bordélique me faisait rêver : quand ma grand tante, ancienne modiste, et ma grand mère adorée, couturière avisée, parlaient du lieu magique, je voyais des torrents de paillettes briller dans leurs yeux.

Alors forcement, quand je suis arrivée à Paris, j'ai voulu visiter la caverne d'Ali Baba. Et je me suis rendue compte que le marché Saint-Pierre, c'était une suite de magasins plutôt moches et sans âme, où le nylon fluo et le velours d'ameublement
sinistre régnaient en maître.

Heureusement, il y a Reine. Les tissus Reine, c'est des montagnes d'étoffes chatoyantes empilées dans un immense décor 50's ultra-clinquant. Avec LE détail qui tue : des mannequins en plastique d'environ 60 cm, posés sur les rouleaux, coiffés d'improbables perruques et vêtus de costumes indatables, même au carbone 14. Kitchissime.


Au rez-de-chaussée de chez Reine, on trouve des tas de tissus différents : des satins, des soies, des cotons, des jerseys, des polyesters, des madras, des vichys, des bayadères, des imprimés mamies, des imprimés bébés et surtout, des Liberty : classés par couleurs, ils semblent tellement beaux et soyeux qu'on a immédiatement envie de les caresser, de les arracher de leurs tubes de carton et de s'en draper le corps. Malheureusement, les vendeuses, dont la plupart sont sans doute nées la même année que le magasin (1930), gardent un œil féroce rivé sur les excitées dans mon genre.


Le premier étage, réservé à la mercerie et aux patrons, est nettement moins folklo. Mais il est desservi par un ascenseur incroyable : équipé de deux banquettes très confortables, il est entièrement plaqué de bois et couvert de papier peint à ramages. C'est bien simple, on se croirait dans le carrosse de Marie-Antoinette ! Quand je suis montée dedans, je n'en croyais pas mes yeux ; mais j'imagine que quand on travaille chez "Reine", on trouve ça normal de prendre le carrosse pour grimper un étage...

mardi 1 avril 2008

Les bons comptes font les bons pantalons

Quand j'étais petite et que j'habitais au fin fond de mon sinistre trou perdu, j'imaginais qu'à Paris, toutes les filles s'habillaient comme dans Elle. Maintenant je suis grande, j'habite à Paris et j'ai bien compris que les filles n'en font qu'à leur tête. Et que c'est pas parce que dans Elle, ils prétendent que l'imprimé panthère est à la mode que je vais croiser des troupeaux de Bagheera dans mon Franprix !

Pour vérifier cette hypothèse marquée par le double sceau du génie et de l'indispensabilité, j'ai fait preuve d'une rigueur toute scientifique : j'ai compté les pantalons croisés dans la rue.

Premier sujet d'étude : le flare. Dans mon magazine de mode favori, les spécialistes en tendance tentent de nous persuader que le jean aux jambes en forme de cornet de glace inversé a détrône le slim. Après vérification sur le terrain, je peux affirmer que dans les pages de magazines et les rayons des magasins, c'est le cas. Mais dans la rue, pas encore. J'ai compté samedi dernier au Point Ephémère, un resto/bar bobo-rock du 10ème arrondissement où les vingtenaires, les trentenaires et quelques quarentenaires égarés cohabitent paisiblement. Résultat du comptage sur les clientes installées au bar : 7 slims pour 1 flare.

Toujours selon mon magazine de mode préféré, le pantalon qui doit tout déchirer et qu'on attend depuis la fin 2006 (!), c'est le tregging ; une sorte de legging luisant qui se décline en cuir pour la version chic, en PVC pour la version cheap. En un an, j'en ai croisé 2 à Paris : 1 devant le Printemps, 1 aux Galeries Lafayette (sur des filles canons et plutôt classes).


Autre pantalon star de l'automne-hiver 2007-2008 selon Elle : le jodhpur. Un sujet d'étude qui demande un esprit d'observation très aiguisé, car tout se passe au nouveau des hanches. Il faut donc un temps d'observation suffisamment long pour distinguer une fille mince en jodhpur d'une fille ronde en pantalon à pinces (assorti d'une discrétion absolue pour éviter de passer pour la pétasse de service qui compte les filles aux hanches plus larges que les siennes). Résultat de l'enquête réalisée au péril de ma vie : j'en ai croisé 2 en 2008 ; 1 au Bon Marché, 1 dans le métro.


Mais le pantalon qui m'a posé le moins de difficulté, c'est le sarouel. Le top de la hype, selon Elle. J'en ai vu... zéro à Paris !
Ce pantalon ne serait-il porté qu'au fin fond des trous perdus ?