jeudi 29 mai 2008

Va nus-pieds... en enfer !



J'ai des pensées impures. Je rêve de chaussures. De "nu-pieds" plus exactement. Avec très peu de cuir mais un prix indécent : 165 euros.



Je pourrais fantasmer sur des spartiates : on en trouve partout à tous les prix (et les moins chères ne sont pas forcement les moins jolies). Mais non.

De toute façon, des spartiates, j'en ai déjà. Des vraies, des basses, modèle séminariste. Des K.Jacques tellement usées que la semelle ressemble à du carton mouillé et que des poils tout moches commencent à pousser le long des brides.
Et puis les spartiates montantes ne me font pas envie. J'ai l'impression que les brides sur la cheville, ça casse la silhouette et ça transforme instantanément mes mollets graciles en jambonneaux immondes. En plus, quand j'en parle aux garçons, ils font mine de ne pas savoir de quoi il s'agit (alors que toute la presse en parle, pfff !) et me demandent, l'air benêt : "les mêmes que celles des centurions d'Astérix ?" Après ils ricanent bêtement, comme des garçons.

Nan, celles dont je rêve, ce sont les K-Jacques à rondelles. Le modèle s'appelle Pythagore. Pythagore, ça fait sérieux, non ? Bon, sur la couleur, j'hésite encore. Entre le noir vernis, le blanc mat et le bronze, je ne suis pas décidée. Mais elles iraient si bien avec ma petite chaîne argentée au même motif rondelles, celle qui ressemble à un collier Zadig & Voltaire
(Gifi, 4 euros).

Ohlàlà mon dieu, je crois que vais craquer. Alors que mon compte en banque est au plus mal, sans espoir de rémission dans les prochains mois et que j'ai vraiment besoin d'investir dans un nouvel ordi portable pour bosser sérieusement ! Acheter de telles chaussures, ce serait folie. Ce serait pêcher.
Je crois que je vais finir en enfer.

dimanche 25 mai 2008

"Microrobe à franges, twelve points"



Samedi soir, j'ai passé une soirée E-PA-TANTE. J'ai regardé l'Eurovision. Un grand moment de télévision. Je vous raconte.

L'Eurovision, c'est comme quand on était petit(e)s. Les chansons, les costumes, les décors : tout est kitsch. Et globalement naze. La seule nouveauté, c'est la présence massive des pays de l'Est : la Moldavie, la Croatie, la Serbie, l'Ukraine... Le genre de pays dont on ignore l'emplacement ("tu sais bien, c'est pas loin de la Russie"), les capitales (heureusement Julien Lepers lui, avait révisé avant de présenter) et à quoi ressemblent leurs habitants (à part les sympathiques Milosevic et Dracula).

Et bien ces pays, ils votent tous les uns pour les autres. Bon, c'est de bonne guerre, parce que les autres, ils font exactement pareil : les suédois votent pour les norvégiens, les espagnols votent pour les portugais, etc. Mais les autres, ils sont moins nombreux, donc c'est plus discret.


En fait, pour ceux qui s'intéressent au scrutin (les autres peuvent passer au paragraphe suivant), c'est pas tant une histoire de voisinage qu'une histoire d'émigration. C'est le public qui vote. Mais comme personne ne peut voter pour son propre pays, seuls les émigrés votent pour leur pays d'origine. Les allemands donnent donc leurs voix aux turcs, les finlandais aux russes, etc. Donc, le résultat, c'est n'importe quoi.


Mais bon, le classement et les chansons, on oublie. C'est vraiment tout pourri et surtout, c'est pas ce qu'il y a de plus amusant ni de plus instructif. Parce que cette année, j'ai quand même appris des trucs en regardant l'Eurovision.


Par exemple, j'ai retenu qu'on ne disait plus "Ohlàlà la pouffe, elle est méchamment liftée !" mais "c'est une jeune personne tirée à 4 épingles !". Bien plus raffinée, l'expression est signée Jean-Paul Gaultier, co-présentateur de l'émission.


On ne dit pas non plus "des SMS" mais "des Zéssémesses". C'est Julien Lepers, l'homme qui sait tout et le prouve chaque soir dans l'incontournable "Questions pour un champion", qui l'a répété au moins 10 fois en 20 mn. Et Jean-Paul n'a rien trouvé à redire.


Vous rêvez de présenter les votes de vos compatriotes sur le petit écran et de prononcer à deux à l'heure la phrase mythique : "Russie douze points ; Russia twelve points" devant des centaines de milliers de téléspectateurs ? Si vous êtes blonde, rondouillette et que vous avez de gros seins, vous avez toutes vos chances : je n'ai compté que deux brunettes maigrichonnes parmi la trentaine de présentatrices à l'allure avenante, annonçant les fameux scores dans la langue de Britney Spears.

Et enfin, côté informations cruciales, je vous livre l'identité du grand vainqueur de la soirée : ce n'est pas un pauvre chanteur russe de deuxième zone, comme Julien L. a tenté de nous le faire croire, mais le look "brushing à la drôle de dame, microrobe à franges et poitrine bonnet G qui tente de se frayer un chemin entre les découpes d'un décolleté visiblement prévu pour une collection fillettes". Un look cosmopolite, répéré sur les chanteuses arménienne, grecque, suédoise et ukrainienne.
J'avais une vague envie de fringues/sac à main/chaussures à franges ces derniers temps, mais après cette inoubliable soirée, je suis définitivement vaccinée.

jeudi 22 mai 2008

La plus belle pour aller bosser

Vendredi dernier, mon boss et moi, on avait rendez-vous avec un boss XXXL (rapport à son classement dans le Cac 40 hein, pas à sa corpulence, pauvre homme !) A l'idée de ce grand rendez-vous, mon sac à main n'a fait qu'un tour : il me fallait IMPERATIVEMENT de nouvelles fringues (ben quoi, j'allais pas me pointer en souillon non plus !)

N'écoutant que ma conscience professionnelle, j'ai donc consacré mon jeudi après-midi à chercher un top violet très très foncé, presque noir, et un flare bleu très très fonçé, presque noir, tout ça parce que j'avais repéré cette tenue mortelle sur une créature au port de reine et à l'allure de déesse entr'aperçue une demi seconde la veille sur son vélib' (n'importe quoi).
Evidemment, je n'ai rien trouvé de ce que je cherchais. Après avoir arpenté deux grands magasins et 4 arrondissements, épuisée, les pieds en sang et le moral dans les chaussettes (enfin dans le sang), je me suis consolée chez H&M. J'ai choisi un blazer court et noir, le genre Qui-fait-chic avec des talons et des cheveux coiffés, Qui-fait-rock avec un slim, un t-shirt pourri et mes cheveux chiffonnés. J'étais aussi à deux doigts de craquer pour un top à rayures millimétrées bleues et blanches, mais il n'était plus dispo dans ma taille.

Le vendredi matin, j'arrive la première au boulot. J'ai mon blazer court et noir, un jean slim mais pas trop et des escarpins noirs à bout rond.

Tiens, Boss XXXL est venu accompagné de son assistante. Top classe, cette fille : Elle porte un blazer court et noir, un jean slim mais pas trop et des escarpins noirs à bout rond.

Et sous sa veste, un top à fines rayures bleues et blanches. La vache !

lundi 19 mai 2008

Miroir mon beau miroir, dis-moi qui est la plus cinglée !


C'était un rêve de petite fille. Un accessoire que, du haut de mes 8 ans, je pensais réservé aux danseuses de cabaret, aux présentatrices météo et aux comédiens de seconde zone en tournée. Un objet que j'associais à du fond de teint épais comme du Nutella, de la poudre de riz plus volatile que de l'éther, du fard à paupières aussi pailletté qu'une robe de Mariah Carey, des faux cils longs comme ceux de Minnie Mouse et du rouge à lèvres qui déborde. Un truc qui appartenait à un monde magique et effrayant et que, de toute façon, je ne posséderais jamais.


Et puis hier, dans la cour de chez Emmaüs, mon chéri qui m'a entendu me plaindre 3 millions de fois parce que chez lui, y a pas de lumière et qu'il m'est donc impossible d'étaler de l'anticernes sans ressembler à un raton laveur qui se serait frotté les yeux avec du jus de nouilles, a pointé le doigt vers un miroir de loge coincé entre une baignoire rouillée et un rameur déglingué et m'a demandé : "ça t'intéresse ?"

A 3 euros le miroir, j'ai pas réfléchi longtemps.
Maintenant, je ne plains plus quand je me maquille chez lui. Certes, avec un tel éclairage, mes points noirs ont le diamètre d'un confetti et mes rides la profondeur d'un gouffre... Et avec ses 6 ampoules, mon miroir n'est pas super écologique. Mais je ne l'allume que 3 mn par jour, le temps d'appliquer mon super maquillage de pro : une couche d'anticernes, une dose de mascara et un coup de blush pour les jours de fête.

Mais au moins, quand j'étale ma crème sur mes cernes, je ne fais plus de paquets au coin des yeux ; je peux maquiller mes cils un par un, m'arracher un cheveu blanc sans que 10 de ses copains châtains ne l'accompagnent, tracer une raie plus droite qu'un i et, cerise sur la coiffeuse, me prendre pour... Dalida. Je n'ai pas encore chanté avec ma brosse à cheveux devant la bouche, mon oeil droit regardant le gauche et ma main caressant lentement ma crinière, mais ça ne saurait tarder.

mercredi 14 mai 2008

La tong qu'on n'attendait pas


Vendredi dernier, je dois déjeuner avec une amie qui travaille près de chez moi (quelle idée épatante, je me demande bien pourquoi tous mes potes ne font pas la même chose !)


Histoire de faire ma maligne, j'enfile mes super escarpins en cuir sublimement découpés trop chics de la mort qui tue. Trente minutes de shopping, une heure de terrasse, un bagel au pastrami et un jus de carotte/orange/gingembre plus tard, je rentre chez moi. A grand peine. Dès l'ascenseur, j'enlève mes chaussures de la mort : j'ai une ampoule de la taille d'un oeuf de poule (calibre "très gros") à chaque pied.

Dans la soirée, je dois filer au Franprix. Je tente d'enfiler des ballerines pour me traîner jusqu'au magasin. Je hurle de douleur. Je rampe jusqu'au placard à chaussures. J'ouvre 112 boites avant de retrouver mes tongs Gap, achetées il y a 4 ans. Désespérée par ce faux pas antifashioniesque de la fille restée scotchée sur la tendance 2004 (pffffffff...), je fais mes courses en tongs. Le lendemain, je vais à la piscine en tongs. Le surlendemain, je vais shopper dans le Marais en tongs.

Et là, surprise : au moins une fashionista sur 5 porte des tongs ! Avec une robe, un short, un slim... Et c'est même pas moche. Ça donne un côté négligé et rock'n roll aux tenues apprêtées de toutes ces jolies filles bien sapées.


Et là, je m'interroge : la tong, ce serait pas la Converse de l'été ?

dimanche 11 mai 2008

Echange maillot contre kilos

Tous les ans, je m'achète un maillot de bain. En récompense. Mon maillot, c'est une sorte de prime que je m'auto-octroie généreusement pour avoir réussi à passer l'automne et l'hiver les pieds gelés, la goutte au nez, avec sur le dos le même manteau pendant 270 jours.

Les années fastes, quand ma carte bancaire est en pleine forme, je choisis un maillot chic et cher. En 10 mn, je trouve mon bonheur : un deux pièces bien coupé dans un ton qui ne me fera ressembler ni à une endive de plage, ni à Beyoncé à Saint-Tropez (enfin d'ici à me transformer en Beyoncé, même avec un maillot rouge vif à clous dorés et une couche d'autobronzant aussi épaisse que celle de mon Nutella matinal, y a du travail...)


Les années de disette, quand je n'ose plus regarder ma carte bleue dans les yeux, je m'achète un maillot pas cher. Je mets des semaines pour le choisir. Je ne trouve que des deux pièces aux motifs barbares, taillés dans des rideaux de mamie, avec des culottes très hautes, très échancrées, ou limite string, ou tellement mal coupées qu'elles rentrent dans les fesses au moindre pas dans le sable (non seulement c'est moyennement élégant mais en plus c'est très désagréable), et un haut qui se fait la malle au premier rouleau (ça amuse beaucoup les nageurs autour de moi, mais jouer les comiques de plage, c'est pas ma distraction estivale préférée...)


Cette année, j'ai pris une décision raisonnable : pas de maillot. Je veux dire pas de "nouveau" maillot. Je n'ai pas d'argent, mais pas envie non plus d'acheter un deux-pièces au rabais qui non seulement ne ressemblera à rien, mais que je verrai en 15 exemplaires sur MA plage.
J'ai donc fait le calcul suivant :
Le maillot de bain Bronzette qui me fait envie cette année (en dessin ici ou en photo page 48 du catalogue du Printemps) coûte 190 euros. J'ai 21 jours de vacances. Moins 2 pour le voyage, moins 5 à cause du mauvais temps, restent 14 jours pour faire la moule sous le parasol. Auxquels j'enlève 3 jours sans plage pour calmer mes coups de soleil, mais que finalement j'annule parce que je les remplace par 3 jours de weekend pré ou post-congés payés. Tout le monde suit ? Alors je divise 190, le prix du maillot, par 14, le nombre de jours de plage effectifs. Et j'obtiens le coût du maillot par jour de plage, soit 13,57 euros. Ça fait cher le Bronzette ! D'autant que pour cette somme somme-toute rondelette, je peux m'offrir, chaque jour, la somme faramineuse de 4,5238 beignets géants hyper gras et over sucrés servis par le vendeur ultra-musclé hypra-bronzé et méga-canon de MA plage.

vendredi 9 mai 2008

Chaussuresmania


En attendant mon prochain dessin, pas encore terminé, un micro-billet pour vous signaler que vous pouvez-voir les chaussures Gap dont je parlais la semaine dernière "in vivo" (pour emprunter un terme cher aux chercheurs spécialisés dans l'étude comportementale de la sandale à plateforme), sur Café Mode.

Il suffit d'aller sur le site (il y a un lien dans ma blogothèque) et de regarder les photos publiées le 7 mai ou, pour un accès direct, de cliquer .
Elles sont top non ?
Bon, OK, leur jolie propriétaire n'a pas l'air super à l'aise, on a même l'impression que ses orteils cherchent s'échapper de la chaussure. Mais je la trouve quand même super stylée.
De toute façon, je les ai pas achetées.
...
Soupir.

lundi 5 mai 2008

La vielle dame au doudou

Il est pas chouette, ce doudou en torchon ? La dame qui l'a fabriqué, c'est Louise Bourgeois, artiste, 96 ans. J'aurais tout aussi bien pu dessiner un pénis en bronze, une forêt de seins en marbre ou des excréments en cuir, plus représentatifs du sympathique créneau de travail de Louise ! Mais sur ce blog, ça cause plutôt chiffon. Alors j'ai pensé qu'un doudou serait plus raccord (et puis si ma mère venait à traîner sur ce site, elle pourrait bien me supprimer mon abonnement à Elle par mesure de répression, on ne sait jamais...)

J'ai donc choisi un doudou qui, d'ailleurs, n'en n'est pas un : la douceur, c'est pas son truc à Louise. Il s'agit plutôt d'une sorte de poupée naïve, symbole du repli sur soi et de la solitude.


Quand je suis allée voir l'exposition de Louise Bourgeois au Centre Pompidou, je me suis dit que je ne vous en parlerai pas.
Parce que l'art contemporain, quand on le raconte, c'est super pénible, ça fait fuir tout le monde, moi la première.

D'autant plus que cette expo a démarré le 5 mars. En parler avant, c'était intéressant, en parler à l'ouverture, c'était cool, mais en parler avec deux mois de retard, ça sent grave le billet moisi.
Et puis je peux bien me la péter avec Louise Bourgeois : de toute façon, je la confonds toujours avec Annette Messager !


Mais bon, cette expo, elle est quand même top. Moi qui n'aimais ni l'univers triste et torturé, ni les scultures, ni les installations, ni les peintures de la vieille dame (je ne les avais jamais vues "en vrai", seulement dans les livres d'art ou à la TV), j'ai adoré. Je suis fascinée par l'audace, l'impudeur, l'intelligence et la liberté de Louise Bourgeois. L'adjectif qui lui correspond le mieux, c'est "malicieuse". Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un oeil au portrait de Robert Mapplethorpe : du haut de ses 57 ans (la prise de vue date de 1968), la vieille dame se montre visiblement ravie de porter sa sculpture, un superbe pénis géant sous son bras.
Bon, j'arrête là avec mon expo.
La prochaine fois, promis, je parlerai chiffon !