samedi 20 septembre 2008

Supercalifragilisticexpialidocious

Donc, je travaille. Je sais, j'avais dit que je ne reviendrais pas avant octobre, mais j'ai craqué. J'ai pourtant le cerveau en compote. Tous mes neurones sont carbonisés. Tous, sauf un : celui qui assure la connexion cerveau-chaussures.

Je veux des bottines.


Avec des lacets et des petits talons. Le genre Mary Poppins, quoi.

J'en ai repéré une paire mÂÂÂgnifique, chez Repetto (celles du dessin). Mais comme j'ai aussi besoin de mocassins, de bottes, de low boots, de sandales hivernales et de millions d'autres paires de chaussures dans les 15 jours qui viennent, je ne peux pas craquer pour ces trésors vendus au prix de la semaine en hôtel Relais & Châteaux aux Seychelles.

Alors j'essaie d'oublier mes bottillons de domestique british ambiance XVIIIème (j'essaie d'oublier les Seychelles aussi, tant que j'y suis). Cet été, j'ai pourtant cru que j'allais pouvoir me les payer. Alors que j'accompagnais une fashionista en détresse partie noyer son angoisse chez H&M, j'ai vu des bottines lacées chez le Suédois. Noires, avec un petit talon carré, simplement parfaites. Je les ai repérés... sur les pieds d'un mannequin en plastique placé au-dessus d'une table garnie de pulls et d'écharpes.

« Holà, manant ! me suis-je égosillée à l'attention d'un jeune vendeur, pouvez-vous m'indiquer le rayon où je puis acquérir ces délicats bottillons ? ».


« Pas du tout, m'a t'il répondu. Ces chaussures ne sont pas à vendre. Elles sont uniquement destinées aux mannequins. Nous ne les avons pas en rayon et d'ailleurs, nous ne les recevrons jamais ». Décontenancée, j'ai bafouillé une suite de « mé...mé...mé, mé alors... mes bottillons à pas cher... j'les aurais jamais... ». J'avais la larme à l'oeil, le mascara en sucette et la colonne vertébrale dangereusement recourbée. Devant ma détresse, le jeune homme s'est empressé de m'expliquer : « De toute façon, même si je vous les donnais, vous ne pourriez rien en faire, elles ont un trou au milieu de la semelle qui les fait adhérer au mannequin».

Je suis sortie du magasin. Dépitée. J'ai pas osé les demander, ni les voler. Mais je suis certaine que même avec un trou au milieu de la semelle, j'aurais pu les porter.