dimanche 29 juin 2008

Matière grise à l'eau de rose


Je suis certes un peu cruche, mais pas complètement débile.


Alors pourquoi est-ce que j'adore regarder Grey's Anatomy, une des séries les plus crétines du moment ? Pourquoi est-ce que je verse une larme quand un malade un peu gentil meurt à l'hopital malgré le dévouement infaillible d'une bande de médecins bien trop glamour pour être crédibles ? Et pourquoi est-ce que mes yeux ne peuvent cesser de couler dès que cette vilaine sorcière de Meredith Grey s'en prend à son adorable amoureux aux yeux de cocker transi ?

Je ne vois que deux explications.


La première est due à mon état de cruchitude absolue. Comme toute cruchâsse qui se respecte, j'adore les histoires d'amouououour.

Ce qui n'est pas le cas de ma mère. En bonne féministe, elle a élevé ses filles dans l'idée que l'expression des sentiments, le maquillage, la minauderie, la comtemplation et les histoires à l'eau de rose, tout ça c'était pareil : c'était mal. Alors forcément, depuis que je suis grande, j'adore passer du rire au larmes, je tente chaque jour de progresser en application de blush sur les pomettes, je fais un minimum de 18 grimaces par phrase, j'arrête régulièrement et sans prévenir de parler à mon entourage pour rêvasser tranquille pendant des heures et je m'abreuve de trucs de filles : séries, films, magazines, BD, romans et euh... blogs.

Et puis si je suis accro à GA, c'est aussi parce que les séries "en milieu hospitalier" fontionnent sur un double principe qui marche à fond sur mon inoxydable personnalité de crèpe molle.

Leur principe n°1 consiste à mettre en scène des personnages qui ne se contentent pas d'être beaux : Ils brillent aussi par leur intelligence. On a donc deux fois plus de raisons de les admirer et de les envier. Perso, je voudrais posséder "à la fois" la taille ultrafine et l'incroyable génie de Cristina, l'altruisme peu commun et la bouche pulpeuse d'Izzie, la crinière "parce que je le vaux bien" et le professionnalisme "parce que je le vaux bien aussi" d'Alison, et surtout le discernement sans faille et les yeux sans fond de Meredith.

Principe n° 2 : les médecins des urgences (en particulier celles de la TV, étrangement toujours pleines à craquer de patients sur le point de mourir) exercent un métier tellement généreux qu'il les absout de toutes les crasses qu'ils distribuent sans compter à leurs collègues, leur famille et leurs amis. Ainsi, Meredith Grey possède la faculté ô combien désirable de raconter ses malheurs à ses copines sans jamais les écouter se plaindre, de se comporter en sale petite garce avec son adorable soeur qui la considère pourtant comme une déesse vivante et surtout, d'envoyer balader l'amoureux le plus brillant, le plus malicieux, le plus gentil et le plus sexy de toute l'histoire des séries hospitalières ... sans que personne ne trouve jamais quoi que ce soit à lui reprocher ! Et tout ça pourquoi ? Pour la simple et unique raison que chaque jour, cette chipie sauve des vies ! Pffffffffff. Y a pas de justice : moi aussi je veux me conduire en peste et rester la fille que tout le monde adore !

Bon, sur cette injustice flagrante, je dois vous laisser : j'ai les 6 derniers épisodes de la saison 4 à regarder.

mercredi 25 juin 2008

Le bon plan Asos

Ahahah, la bonne blague !

Il y a 15 jours, je repère ces sandales "façon lézard" sur asos.com, le lieu de perdition britannique d'une bonne partie de la fashion blogosphère (pour reprendre une expression empruntée à Eugénie Blin Bling).


Je les trouve jolies mais ne suis pas sûre de mon coup : la semelle me semble mince et à 12£ (15 euros), j'ai peur qu'elles ne passent pas l'été sans se décomposer. J'envoie quand même le lien à ma très chic copine S, qui habite Passy, connaît personnellement la moitié des vendeuses des boutiques bobobranchouilles de Paris, manque de s'évanouir dès qu'elle aperçoit le même Dreyfus qu'un des modèles de sa collec. perso au bras d'une quelconque fashionista et vient de dépenser l'équivalent du budget du nucléaire iranien en soldes presse. Je guette le jugement sans faille de ma copine riche sur mes sandales de pauvres.
Mon mail à peine parti, elle me répond aussitôt :

"Mortelles. Si tu les prends en orange, tu m'en commandes une paire en navy, s'il te plaît ? Pour être certaine de la taille, prends-moi tout le stock, à ce prix-là on va quand même pas se gêner!"

Une semaine plus tard, nous ne quittons plus nos sandales (enfin là, je parle pour moi. Pas pour ma copine qui, cette saison, voudrait bien qu'on lui rallonge l'été de quelques mois supplémentaires pour pouvoir porter toutes ses nouvelles chaussures au moins une fois avant l'hiver !)

Et puis, il y a 2 jours, je reçois un mms de S : "Mouhahaha ! Alors là je me marre ! Eh non, tu ne rêves pas, ce bien nos hyper hype sandales de chez Asos. On ne les voit pas super bien sur la photo, j'ai mais dû déployer des ruses de sioux pour ne pas me faire pécho par le cerbère de chez Franck et Fils... Devine combien ils les vendent ?"


Pour mes lecteurs(trices) qui ignorent à quoi ressemble Fanck et Fils, imaginez un mini-grand magasin au coeur du 16e arrondissement aux rayons immaculés, garnis d'articles proposés aux mamies du quartier à des prix indécents. Des mamies au pas lent et au dos encore bien raide qui adorent s'encanailler tranquilou dans ce temple du luxe et de la volupté d'un autre âge, certaines de ne pas croiser la moindre caillera dans cet écrin soigneusement gardé par d'imposants et très aimables vigiles.


Certes, le modèle de Franck et Fils est en cuir véritable, et la semelle, très légèrement compensée, est un poil plus épaisse que celle de nos sandales britanniques. Mais aux pieds, l'effet est strictement identique. Et au niveau du porte-monnaie, il y a la bagatelle de... 125 euros d'écart !!! Ahahah, même ma copine from Passy en rigole encore !

dimanche 22 juin 2008

Pierre Cardin, carrément bien

J'ai compris ! Quand j'ai revu la Curée, ce film un poil déjanté tournée par Roger Vadim en 1966, j'ai compris pourquoi Sophie Albou, la créatrice de Paul & Joe, s'était engagée à collaborer pendant 7 ans avec le très vintage Pierre Cardin.

C'est lui qui a fait les costumes de Jane Fonda, l'actrice principale du film. Dans la Curée, elle a 29 ans. Elle joue le rôle d'une jeune bourgeoise oisive et pleine d'esprit, mal mariée à Michel Piccoli (mais comment peut-on être "mal mariée" à Michel Piccoli ?!!!) Évidement, cette cruchâsse ne comprend pas qu'elle a gagné le gros lot ; elle tombe amoureuse du fils de Piccoli, un grand benêt tout embêté de voler la jeune chérie de son vieux papa... bref. Je vous épargne la suite du scénario, d'un niveau à peine plus subtil que celui des Feux de l'Amour...

Donc, les costumes. Quand Jane Fonda n'est pas à moitié, voire complètement à poil (chez Vadim, les actrices se baladent quand même plus souvent en culotte qu'en manteau), elle porte des vêtements simplement mortels. Avec des
coupes très graphiques. Ça ressemble plus à du Courrèges ou du Paco Rabanne qu'à du Saint Laurent ou du Chanel. C'est quelque part entre le prêt àp' chic et la haute-couture vaporisée au spray anti-mamie (en 59, Cardin lancera le prêt à porter dans les grands magasins, ce qui lui vaudra d'être jeté comme un malpropre par la Chambre syndicale de la Haute couture ; voilà, c'était la minute "j'me la pète j'ai bûché mon texte", on peut retourner à nos futilités maintenant).


Ahhhh, ces robes trapèzes portées avec des bottines plates, ces incroyables cols montants mais pas guindès, cette djellaba longue si hippie-chic, ces trois mille manteaux en tissu, en fourrure ou en daim qui donnent à Jane F un air sage sans la déguiser en vieille dame et surtout, sa robe de cocktail en crêpe (?) jaune soleil ! Quand je l'ai vu, j'ai poussé un cri. Un râle plutôt. Avec toute l'élégance dont je peux faire preuve, j'ai fait :"rhhhhhhhhaaaaaaan, j'veux la même !"

Bon, quand je me suis rendue compte que le bas était bordé de plumes d'autruche, je me suis un peu calmée. Parce qu'une robe en crêpe jaune soleil, c'est déjà pas facile-facile à porter au Franprix, alors quand le bas ressemble à un boa chourré à une des filles du Crazy Horse, c'est quasiment impossible à sortir du placard. M'en fiche, j'veux la même.
Dites madame Albou, vous qui avez le droit et le talent, vous ne voudriez pas me faire une copie, s'il vous plaît ? (avec une bande de plumes détachables, si ça ne vous ennuie pas !)

mercredi 18 juin 2008

Vide-grognons

J'adore les vide-greniers. En province. Surtout quand les stands sont installés sous des arbres, que le soleil passe discrètement à travers les branches et que ça sent bon la merguez-frites.

J'adore flâner en laissant traîner mes yeux de fouine sur 2 000 cochonneries pour débusquer une trouvaille : de la vaisselle peinte à la main des années 30, des lampes en fer des années 50, des affiches d'école des années 60, des objets en plastique moulé des années 70... J'y vais toujours en claironnant : "Cette fois, j'achète rien !" (un peu comme quand je pars faire les boutiques). Et je reviens avec 10 000 tonnes de trucs à nettoyer, repeindre ou réparer, achetés pour une bouchée de pain (au niveau de l'addition c'est pas tout à fait comme quand je reviens des boutiques...)

J'adore écouter les mamies me raconter un morceau de leur vie pendant 10 mn pour me refourguer un objet qu'elles trouvent immonde et qui me laisse les yeux écarquillés, la langue pendante, la bave aux lèvres (au moins on ne me voit pas arriver, je fais tellement de grimaces que je suis la proie la plus facile à rouler dans la farine de tous les vide-greniers de France).
"Elle est belle ma pendule, hein ? Elle date des années 70, mais elle marche encore : c'est du costaud, c'est allemand, regardez, y a marqué "madinne RFA" dessous ; Je l'avais mise au dessus de ma machine à coudre, pour ne pas oublier d'aller préparer le repas quand j'étais concentrée sur mon ouvrage. Mais maintenant, je ne couds plus. A cause de mes yeux, vous comprenez". Tout ça vendu avec un sourire rayonnant et une gentillesse extrême. Tout ce blabla pour un euro. Un euro qui fait deux heureuses.

Mais dimanche, j'ai assisté à mon premier vide-grenier de la lose. C'était triste comme un placard sans chaussures, une journée sans pause-café ou une tartine sans Nutella. Il faisait froid, les gens ne souriaient pas, ils étaient là pour faire des affaires, pas pour discuter de tout et de rien avec des clients d'excellente composition dans mon genre. Ils vendaient leurs mochetés achetées dans les années 80 à des prix qui auraient fait se gondoler de rire les responsables d'Ikea. A 6 euros le ravier (contenance, 5 radis max) et 4 euros pièce le mug "Mobil" 70's assorti à mon pichet acheté 20 centimes chez Emmaüs, je suis repartie dépitée, le porte-monnaie intact et les mains vides.

Heureusement, mon chéri "qui a l'œil", a repéré un ventilateur 50's qu'un vendeur arrivé en retard déballait sous nos yeux alors qu'on s'apprêtait à rentrer. Il nous l'a laissé pour un euro. Le sourire n'était pas compris dans le prix, on s'est donc contentés du ventilo. Et on s'est promis de ne plus jamais remettre les pieds dans ce sinistre quartier.

lundi 16 juin 2008

Rhabillée pour l'été

C'est pas parce qu'en cette période de disette absolue, mes revenus d'adulte dépassent à peine mon argent de poche d'ado que je vais me laisser abattre ! Avec quelques euros et un peu de récup, je me suis constituée une nouvelle panoplie d'été pour faire ma crâneuse.

J'ai commandé des sandales oranges chez Asos : 12 £, soit 15 euros et des brouettes. (Sur mon dessin on ne les voit pas très bien alors je mets un lien, un clic là et hop !) C'est du plastoque, mais quand on n'a pas le nez dessus ça ne se voit pas (par chance, peu de gens se penchent sur mes orteils, pourtant magnifiques) et je suis super à l'aise dedans (et ça, ça n'a pas de prix !);

Je me suis acheté un T-shirt blanc très American Vintage chez Monop : le tuyau venait du blog mode de Tinky Minky, et c'était un super plan parce que pour une coupe Monop, c'est pas trop raté et ça couvre parfaitement mon début de culotte de cheval de grosse feignasse qui ne va plus à la piscine : 12 euros et des pièces jaunes.

J'ai investi 2 euros dans un vernis à ongles rouge coquelicot super-couvrant super-brillant super-tenace de la super marque de folie "Miss Europe" (si avec ça je suis pas la plus jolie !), trouvé chez Gifi. Mes doigts de doigts de pieds ne se sentent plus, ils frétillent sous mes Converses !


J'ai récupéré le short en jean 2007, pas trop court et à revers, d'une généreuse fashionista qui le trouve trop large et trop long pour 2008 (parfait pour planquer vous savez quoi) ;

...et j'ai complété le tout par un panier en osier des années 70 qui appartenait à la maman de mon chéri.

Voilà, je suis fin-prête pour pique-niquer le long du canal Saint-Martin ou manger une gauffre sur le bassin d'Arcachon.

Manque juste un truc.

Oh,
Soleil,
ça va durer encore longtemps ces caprices de star ?

jeudi 12 juin 2008

La magie du Tencel

J'en ai ras le bol. Je suis nulle en lessive, mais quand même, y a de l'abus !


Alors que je m'échine à laver draps et serviettes à 60° et le reste à 40°, mes T-shirts préférés finissent toujours par rétrécir ! (je ne programme jamais de machine à 30° pour laver deux pulls, c'est moyennement économique, pas super écolo et surtout, ça me saoule de faire fonctionner ma machine pour deux pièces : je suis une faignasse, une vraie !)


Quand j'ai payé le T-shirt 15 euros max et que je l'ai porté 154 fois, je ne m'énerve pas. Le passage de la taille 36 à la taille 12 ans ne m'ôte nullement le sourire béat qui reflète ma zénitude absolue.


Mais quand il s'agit d'un T-shirt Comptoir des Cotonniers que j'ai mis 5 fois et qui passe de la taille 36 à la taille 4 ans, où d'un T-shirt Tara Jarmon qui rétrécit façon sous-vêtement pour nain de jardin dès le premier lavage, je perds mon sang froid et je récite toute la liste de gros mots que je connais (j'ai peu de vocabulaire de ce côté là, alors je les prononce très fort et le les répète 3 fois chacun, pour compenser et pour la plus grande joie de mon entourage). Parce que jeter 1 T-shirt de marque porté une fois qui coûte le prix de 7 T-shirts H&M, ça m'énerve graaaaave !!!


Bon, c'est vrai, je pourrais lire l'étiquette avant d'acheter. Comme je n'ai ni les moyens de me payer le pressing, ni le courage de laver mes vêtement à la main, je devrais fuir tous les T-shirts qui portent une étiquette "lavage à la main". Mais j'espère toujours que le fabricant joue la prudence pour éviter les demandes de remboursements de clientes à qui il arriverait les mêmes mésaventures que les miennes.
Et puis comment croire une étiquette qui indique :
- laver à l'eau froide et à la main

- ne pas essorer
- sécher loin des rayons du soleil (pour un t-shirt gris chiné !)

- sécher à plat

- repasser à fer tiède.

Et pourquoi pas "ne jamais transpirer dedans" tant qu'on y est ?!!!


Quant à faire gaffe à la matière avant d'acheter, je veux bien. Mais quand je lis sur l'étiquette d'un T-shirt ultra doux et ultra-fin, une information aussi limpide que "100% tencel", j'ai comme un doute sur l'attitude à adopter...



PS : renseignements pris, le tencel est une super matière à l'aspect de la soie et au procédé de fabrication écologique. .. Et qui a la faculté magique de transformer les pantalons en bermudas après un simple tour en machine à 40 degrés !

PS 2 : Amie lectrice, si toi aussi tu fais partie du clan des "nulles en lessives", fais donc un tour sur le blog de trompoline, en cliquant là : tu te sentiras moins seule ! Son post est criant de vérité et son dessin magnifique !

lundi 9 juin 2008

La robe longue a de l'avenir

Elles se sont répandues comme une traînée de poudre : à Bordeaux comme à Paris, les deux villes où je partage mon temps, il a suffit d'un rayon de soleil et hop ! les robes longues ont remplacé les jeans. Sur les grandes, les petites, les rondes, les maigres, les jeunes, les moins jeunes, les chics, les moins chics ... j'en ai vu sur toutes les filles, sauf les ados et les plus de 50 ans. Avec ou sans volants, avec ou sans bretelles, avec ou sans fleurettes... tout est bon, pourvu que ça traîne !


Pourtant, la robe ramasse-poussière, c'est moyennement pratique en ville : ça flirte sans arrêt avec la saleté du trottoir, ça balaye le sol du métro ou celui du tramway... Et puis ça n'avantage pas vraiment celles qui ont une jolie silhouette, de longues jambes, la taille ultrafine... ni les garçons qui passent leur temps à mater les jambes des filles, eh eh eh !


Mais la robe longue, on n'a rien inventé de plus confortable. Même dans un vieux survêt miteux on se sent moins à l'aise ! Et puis quand on a des trucs pas très classe à cacher, comme des culottes de cheval de la grosseur d'une œuf d'autruche, un fessier en forme de ballon de rugby, un ventre aussi tendu qu'un steak tartare ou des poils de grizzly sur des mollets à épilation + 20 jours, c'est idéal : ça planque tout ce qu'on veut planquer sans enlever un gramme de romantisme.


Perso, j'aime beaucoup les robes longues (je peux difficilement prétendre le contraire, j'en suis à mon troisième dessin ! ) Je n'en n'ai pas (encore) acheté mais je trouve ça ravissant. Ce qui n'est pas du tout l'avis de ma très chic copine S. La robe longue, elle aime pas. Parce malgré son teint laiteux de chez laiteux, ses cheveux plus blonds que ceux des mannequins Krisprolls et son carré mi-long pas vraiment 9-3, elle craint qu'en arborant un tel costume, un brave homme ne l'arrête dans le métro, ne lui accroche l'avant-bras d'une main virile et ne lui demande, d'une voix sombre et caverneuse : "Eh toi, la diseuse de bonne aventure, t'aurais pas moyen de me causer de mon avenir ?"

jeudi 5 juin 2008

Un T-shirt mortel

Ça y est, je l'ai enfin trouvé, le T-shirt de mes rêves ! Il était temps. Depuis plusieurs semaines, je ne dormais plus, je ne mangeais plus, je ne travaillais plus et je refusais d'adresser la parole à qui que ce soit : je cherchais fébrilement MON T-shirt. Un T-shirt un peu large, un peu mou et un peu rock. Pour mettre par-dessus un slim et sous ma veste noire. Mais comme à chaque fois que je cherche un vêtement précis, j'avais des exigences ûûûltra-pointues.

Je ne voulais pas d'un t-shirt genre « j'ai piqué celui de ma petite soeur ». Hello Kitty, le rose Barbie et les noeuds-noeuds partout, c'est pas du tout mon truc.


Je ne voulais pas non plus d'un t-shirt à message. Je suis déjà horriblement gênée quand un mec me regarde droit dans les seins, alors si en plus ça doit prendre 5 mn pour qu'il ait le temps de tout déchiffrer... Et puis il me faudrait au moins 3 ans d'entraînement à plein-temps en séminaire « prendre confiance en soi » avant que je n'ose arborer un top sur lequel on peut lire : «Mrs Pitt », « Fuck les ex !» ou « I am a virgin but this is an old t-shirt ». Surtout devant ma mère !!!


Je ne voulais pas non plus d'un T-shirt blanc avec un dessin noir genre « vite gribouillé au stylo-bille ». D'abord, parce que les dessins vite-fait au stylo-bille, je sais ce que c'est, et ça ne ressemble pas du tout à ceux qu'on voit sur les T-shirts des fashionistas. Ensuite je trouve que souvent, ça fait sale. Genre « mon T-shirt s'est enroulé par mégarde autour d'un bic mais j'ai pas eu le temps de le mettre à la machine ».

Et surtout, ma nièce en a un, superbe, depuis 3 mois.

Et ma nièce n'a que 12 ans et demi, pffff.


Mais malgré tous ces critères ridicules, je l'ai trouvé, mon T-shirt idéal. Je suis tombée dessus par hasard, en cherchant des chaussures (???!) sur asos.com. Il est directement inspiré des affiches de concerts rock des 60's à San Francisco. Avec cette typo toute molle, inventée par des graphistes sous LSD (sur mon dessin, on ne la voit pas très bien alors je vous mets le lien, ici). Et un affreux cobra qui, je l'espère, effraiera ma mère, ma petite nièce et tous les pervers qui auraient la mauvaise idée de me regarder droit dans les seins.


dimanche 1 juin 2008

Escale japonaise



Quand j'ai un peu de temps, je fais du shopping (je sais, c'est difficile à croire), j'épluche des magazines d'actualité sérieux (Une femme en ville, Direct Soir, Le petit Immo de Century 21...) je prépare une cuisine un peu sophistiquée (je coupe des melons, j'ouvre des boîtes de thon...), je regarde l'Eurovision ou je vais boire des bières avec mes potes.



Et puis récemment, j'ai interrompu le rythme effréné de cette vie de dingue : je suis allée voir l'exposition Hokusai au musée Guimet. Je vous entends ricaner : Hokusai, un de ces pervers japonais qui peignait des estampes érotiques ?! Avec des couples dans des positions tellement acrobatiques qu'on se demande toujours à qui appartiennent les mains qui sortent des kimonos défaits, et des hommes ultra-virils sur-équipés ?


Oui.


Mais il n'a pas peint que ça. Hokusai, c'est aussi l'auteur de La grande vague de Kanagawa, la fameuse peinture qu'on a vu partout après le Tsunami. C'est aussi, avec Hiroshige, l'un des peintres japonais du XIXème qui ont inspiré Hergé pour dessiner Tintin, Van Gogh et Monet pour esquisser leurs paysages et des tas de fabricants de canevas des années 60 pour nous pondre de redoutables ouvrages de dames, au temps où les dames ne passaient pas leur temps à lire des blogs de filles.


Hokusaï a peint des montagnes où on entend le vent souffler, des scènes de la vie quotidienne où les personnages sont en mouvement, des fleurs avec un minimum d'effet et un maximum de soin, et puis des animaux pas gâtés par la nature qu'il a rendu sublimes (surtout les carpes, j'ai un faible pour ses carpes !)


A la fin de l'expo, je suis restée scotchée devant ses aquarelles et ses dessins à l'encre de Chine. Parce que moi aussi, je me suis frottée aux deux techniques. Et de temps en temps, je reprends mes pinceaux. Mais je suis loin, très loin derrière le maître ! Heureusement, je ne désespère pas : Hokusai, qui a commencé le dessin à l'âge de 16 ans et n'a aimé ses propres créations qu'à 70 ans, aurait aimé vivre jusqu'à 100 ans pour maîtriser son art et devenir un grand peintre. Autrement dit, il considérait que 84 ans, c'est le temps d'apprentissage idéal pour observer la nature et la reproduire avec talent. De mon côté, j'ai commencé à jouer avec l'encre de chine en 2005 ; je ne suis pas encore satisfaite du résultat mais si je persévère, dans 82 ans je serais une pro du pinceau. ça va, j'ai de la marge.