Il est pas chouette, ce doudou en torchon ? La dame qui l'a fabriqué, c'est Louise Bourgeois, artiste, 96 ans. J'aurais tout aussi bien pu dessiner un pénis en bronze, une forêt de seins en marbre ou des excréments en cuir, plus représentatifs du sympathique créneau de travail de Louise ! Mais sur ce blog, ça cause plutôt chiffon. Alors j'ai pensé qu'un doudou serait plus raccord (et puis si ma mère venait à traîner sur ce site, elle pourrait bien me supprimer mon abonnement à Elle par mesure de répression, on ne sait jamais...)
J'ai donc choisi un doudou qui, d'ailleurs, n'en n'est pas un : la douceur, c'est pas son truc à Louise. Il s'agit plutôt d'une sorte de poupée naïve, symbole du repli sur soi et de la solitude.
Quand je suis allée voir l'exposition de Louise Bourgeois au Centre Pompidou, je me suis dit que je ne vous en parlerai pas. Parce que l'art contemporain, quand on le raconte, c'est super pénible, ça fait fuir tout le monde, moi la première.
D'autant plus que cette expo a démarré le 5 mars. En parler avant, c'était intéressant, en parler à l'ouverture, c'était cool, mais en parler avec deux mois de retard, ça sent grave le billet moisi.
Et puis je peux bien me la péter avec Louise Bourgeois : de toute façon, je la confonds toujours avec Annette Messager !
Mais bon, cette expo, elle est quand même top. Moi qui n'aimais ni l'univers triste et torturé, ni les scultures, ni les installations, ni les peintures de la vieille dame (je ne les avais jamais vues "en vrai", seulement dans les livres d'art ou à la TV), j'ai adoré. Je suis fascinée par l'audace, l'impudeur, l'intelligence et la liberté de Louise Bourgeois. L'adjectif qui lui correspond le mieux, c'est "malicieuse". Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un oeil au portrait de Robert Mapplethorpe : du haut de ses 57 ans (la prise de vue date de 1968), la vieille dame se montre visiblement ravie de porter sa sculpture, un superbe pénis géant sous son bras. Bon, j'arrête là avec mon expo.
La prochaine fois, promis, je parlerai chiffon !
lundi 5 mai 2008
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11 commentaires:
Mais non, c'est très bien de parler d'art contemporain! Et franchement Louise Bourgeois c'est un bon exemple de ce qui se fait pour convaincre les réfractaires... Ce n'est pas comme si tu avais parlé de Mac Carthy ou de Matthew Barney!
D'accord avec Mato and Margo!
J'ai même envie de retourner faire une tour dans l'univers de Louise Bourgeois.
Doudou, c'est bizarre comme nom non ? Moi je l'appelais mon "coco"... !
Je ne vais pas faire dans l'originalité, mais cette "malicieuse" (c'est bien le mot !!) nous affirme haut et fort une certaine liberté d'expression. Suis pas fan des araignées, mais suis restée fascinée par celle devant la Tate Modern de Londres en nov. dernier... Affublée de mini-moi 8 ans, je me suis abstenue de faire l'expo, les cages, les phallus... fallait déjà expliquer le principe de l'art que d'exposer une pissotière... pas simple à un esprit de 8 ans, puor qui le contexte reste abstrait... mais l'oeuvre de cette dame m'a intéressé et je me suis pas mal documentée sur le net.
Alors je trovue que c'ets un bel exemple et en même temps un hommage aux femmes artistes du XXè s, dont on ne parle pas assez !
;)
Mdr pour le doudou ...
@ margo : merci beaucoup. Je ne me souvenais pas bien de ces deux artistes. effectivement, à côté, Louise Bourgois c'est un condensé de bisounours !
@ soléa : vas-y, je crois que comme moi, tu seras épatée par le travail sur les matières (je n'avais jamais vu de formes rondes en marbre à l'aspect aussi doux et lisse!)
@ toupie : je crois que le mot n'est apparu que ces dernières années. Moi non plus je n'ai jamais eu de doudou, ni de coco d'ailleurs !
@ marigaz : à 8 ans, j'aurais été effrayée. D'ailleurs, j'ai toujours peur des araignées, même celles de LB me mettent mal à l'aise ! Comme toi, je suis ravie de voir le travail d'une artiste du XXeme siècle à Beaubourg. Quand je pense que cette fille issue de la bourgeoisie s'est lancée,après des études de maths à la Sorbonne, dans les dessins surréalistes dans les années 50 et dans la sculpture de phallus dans les années 70, je me dis "quelle audace, quel courage !"
Moi je déteste l'art contemporain, mais d'un côté, si ça t'a plu, ça m'intéresse de comprendre ton approche et ton point de vue !!! Ma curiosité est émoustillée, je vais faire une recherche sur elle.
Bon article, dirai-je !^^ Merci pour cette lecture ;)
Merci de me faire découvrir de nouveaux horizons!!
Groooooos bec!
@ fanette : je suis si contente de t'avoir donné envie d'en savoir plus ! je crois que c'est bien de commencer par elle pour découvrir l'art contemporain. Parce qu'en voyant ses œuvres, j'ai compris à peu près ce qu'elle voulait dire, j'ai ressenti des choses et j'étais émue. Je crois que tu aimes la poésie et je trouve que son travail s'en approche souvent.
@ grace :merci beaucoup, c'est très gentil.
@ nancy : bonjour et bienvenue sur modelshop. Et reviens quand tu veux apporter un peu de la bonne humeur qui règne ur ton blog !
Oh c'est original et intéressant^^
kisu
@ sheharazade : bon ben je peux revenir avec ma prochaine expo vous casser les pieds alors ?
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